Le discours de Jean-Philippe MARTINOD à l'occasion des voeux de la section socialiste de Sisteron

C’est d’une longue histoire et d’un patrimoine riche qu’hérite le mouvement progressiste incarné par le PS. Il a ainsi accompagné l’ensemble des progrès sociaux du siècle dernier et de ce siècle. Il représente la sécurité sociale pour tous avec les décisions du CNR, les congés payés, la retraite à 60 ans, les 35 heures, le PACS. Autant d’acquis sociaux que peu remettent en cause, même si on décèle chez certains responsables politiques des velléités libérales.

Le PS incarne notre modèle social, en tant que grand parti de notre démocratie. C’est dans ce cadre que la section socialiste de Sisteron s’inscrit, au même titre que les autres sections du département, que la fédération départementale et nationale.

La section que je représente est forte en son sein de nombreux courants de pensée, qui composent le PS, avec tous les questionnements inhérents à notre actualité, et toutes les réponses que l’on peut imaginer, mais toujours dans un esprit porté par la primauté de l’intérêt général, un esprit voué à la promotion des services publics, de la justice sociale, du dialogue civil et social, du développement économique durable, de la démocratie, qu’elle soit globale ou de proximité.

La gauche sisteronaise a écrit une longue histoire, qu’il est inutile de retranscrire ici, mais qui alimente nos réflexions, qui guide nos choix, qui anime nos discussions et aide nos arbitrages. C’est fort de cet héritage que la section de Sisteron, au travers de femmes et des hommes qui l’animent, a décidé, il y a presque deux ans, de relancer un débat public de gauche sur notre cité. Depuis, ces femmes et ces hommes de gauche ont montré qu’un débat de gauche était possible sur notre ville, au-delà largement de la notion de parti politique au sens strict.

Ainsi la fête de la Rose, en septembre 2011, a-t-elle réuni plus de 300 militants et sympathisants, de Sisteron et du Département. Ensuite, les primaires socialistes ont été un vif succès, malgré les difficultés de communication que nous avons pu connaître. Elles ont drainé de nombreux militants et sympathisants, de Sisteron mais aussi de tout le canton. Enfin, les 6 premiers mois de 2012 ont été pour l’occasion pour nous de porter haut et fort un message de changement, permettant à François Hollande à Christophe Castaner et à Gilbert Sauvan d’être élus tous trois aux fonctions auxquelles ils aspiraient. J’ai eu l’immense plaisir, qu’il soit affectif ou intellectuel, d’assumer la fonction de directeur de campagne de notre député, pour les deux élections : une expérience riche pour nous deux. Je remercie ici toutes celles et ceux qui ont œuvré à la réussite de mai et de juin 2012. Nous avons été entendus, et les sisteronais ont donné majoritairement leur confiance à François Hollande et à Christophe Castaner.

Vous l’aurez compris, le PS est un parti d’ouverture, de courants de pensées et d’approches variées. En outre, le PS a souhaité, et les primaires l’ont démontré, animer les débats et impliquer les citoyens au-delà de leurs appartenances politiques. Ce n’est pas le cas de tous les partis. J’en veux pour preuve les élections à l’UMP, réservées strictement aux militants. Nous sommes spectateurs du triste résultat pour notre démocratie, pour la politique au sens large.

Le PS souhaite donc cette ouverture, ce débat démocratique. Le PS souhaite  animer la construction de projets de société, qu’elle soit nationale ou locale. Nous savons que le militantisme n’est pas partagé par tous, mais sommes convaincus que de nombreux citoyens partagent nos valeurs, économiques, sociales et environnementales.

C’est donc dans cet esprit que le PS sisteronais que je représente publiquement a décidé d’initier et d’animer des débats citoyens autour de l’idée de ce que nous pouvons donner comme avenir durable à Sisteron, pour les années à venir. Je suis mandaté par le PS local pour conduire cette réflexion. Ainsi les militants souhaitent-ils construire un projet de manière partagée, permettant à tous les acteurs souhaitant s’impliquer de venir réfléchir à la meilleure méthode possible pour donner un temps d’avance durable à notre ville.

Les années passent, le monde change, et il ne suffit plus de réagir pour réussir. Etre riche fiscalement ne suffit plus pour définir une politique d’avenir. Il faut anticiper, prévoir, imaginer, dialoguer, mobiliser. Une politique urbaine, une politique sociale, une politique économique, s’il y en a une, ne peut se réfléchir isolément. Elle doit s’intégrer dans des dispositifs intercommunaux efficaces et pertinents, mais aussi départementaux, régionaux, nationaux et européens. C’est en imaginant et en étant innovant et créatif que l’on garde son identité. Une identité ne s’affirme pas, elle se construit, elle se prouve, au sein de réseaux et de dispositifs techniquement et politiquement maitrisés.

Le PS sisteronais s’engage donc en ce début d’année 2013 à organiser des groupes de travail et des débats citoyens élargis durant toute l’année, afin de construire un projet pour Sisteron, un projet partagé, et accepté par celles et ceux qui l’auront construit, afin qu’il le soit par le plus grand nombre.

Je parle ici d’un projet de gauche. Un projet autour de nouveaux modèles de développement économique à l’aide d’une fiscalité plus juste et efficace, d’un urbanisme au service des citoyens et du monde économique, d’une certaine manière de concevoir la laïcité, la démocratie locale et les prises de décision, le dialogue social, le dialogue civil. Un projet centré sur la participation citoyenne démocratique, sans clientélisme. Un projet dont toutes les facettes intégreront l’idée que nous empruntons Sisteron à nos enfants, et que nous nous devons donc de la leur transmettre dans les meilleures conditions.

Ces débats citoyens seront ouverts au plus grand nombre et les apports de chacun seront intégrés, autant que faire se peut. Un projet pour une ville ou pour une société humaine au sens large ne peut être le projet d’une femme ou d’un homme. Il doit être un projet partagé au travers duquel le plus grand nombre se reconnaît, l’intérêt général devant être le socle commun. En outre, il doit être évaluable, et nous tenons à ce que celui que nous construirons le soit. Evaluer, c’est aussi être évalué. Evaluer un projet, c’est évaluer celles et ceux qui le portent. Nous devrons donc nous doter d’outils démocratiques et citoyens d’évaluation, et de critères transparents et compréhensibles par tous.

En ce début d’année 2013, dont nous savons qu’elle sera difficile pour tous, compte tenu des évènements économiques des dernières années, des dix années de libéralisme, de dérégulation et de suppression des services publics que la France a connus et dont il est difficile de se relever rapidement, et du contexte européen libéral que certains pays nous imposent, je souhaite réaffirmer ici ma volonté de conduire la construction de ce projet avec toutes les forces progressistes sisteronaises. C’est dans le dialogue citoyen que l’on construit une démocratie, dans l’échange d’égal à égal. La démocratie ne peut réellement exister que si les citoyens ont confiance en leurs représentants, sans avoir peur de déplaire ou envie de plaire, sans imaginer que l’on puisse avoir un droit à condition d’accepter une contrainte qui serait édictée par un ou plusieurs intérêts privés.

En ce début d’année, et sur les paroles de Camus qui disait : « La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, c’est la protection de la minorité », je vous invite à vous ressaisir de cette envie démocratique, et vous souhaite le meilleur, à vous et à vos proches.

Je vous remercie pour votre attention.